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  1. Le bourgeois progressiste

Héritier fidèle et légitime du petit bourgeois du XIXe siècle, le bourgeois progressiste, souvent qualifié par l’insulte de « bobo » qui est contraction de bourgeois-bohème, désigne un sociostyle (Pour plus d’informations sur le « Bourgeoisisme », voir mon article : ici). S'il est difficile de précisément décrire un bourgeois progressiste, le sociologue Camille Peugny donne en 2010 cette définition : « une personne qui a des revenus sans qu’ils soient faramineux, plutôt diplômée, qui profite des opportunités culturelles et vote à gauche ». D'après le journaliste et écrivain Pierre Merle, l'expression « bourgeois-bohème » réapparaît en France le 15 juin 2000 dans un article du Courrier international. Ce terme est assez flou. Il prend cependant une valeur plutôt péjorative comme dans la chanson de Renaud « Les Bobos », désignant un type de conformisme : des personnes aisées, urbaines, bien-pensantes, de sympathies allant plutôt à la gauche écologiste ou insoumise et ayant de l'affection pour la figure du révolté (Che Guevara, Mai 68). Le bourgeois progressiste est le promoteur des modes urbains, il vacille sans presque aucun scrupule entre un hédonisme individualiste et des élans hypocrite de vivre-ensemble. Hypocrite, il tente de concilier des contraires et de s'adapter dans une société morcelée en défendant l’invasion migratoire et les cités mais à une fâcheuse tendance à rejeter et dénigrer les provinciaux non urbains ou « France Périphérique » comme les appellent Christophe Guilluy. En ce sens, le bourgeois progressiste est l'un des fers de lance de la République du XXIe siècle.

« La vulgarité de la nouvelle bourgeoisie prospère fait regretter la vulgarité de l’ancienne bourgeoisie fortunée. » — Nicolás Gómez Dávila.

 

  1. Les 1% les plus riches

Experte dans la dénonciation facile des riches, la bourgeoisie dite progressiste ne se voit jamais en « haut ». Tout contre le pouvoir, elle se protège en se fondant dans la masse, celle des 99 %. N’assumant pas sa position de classe, elle met en scène une lutte des classes factice qui oppose les 99 % au 1 %.

En 2018, le 1 % des plus riches dispose de 6651 euros par mois, les 5 % les plus riches de 4090 euros et les 10 % les plus riches de 3 261 euros. Quand les classes supérieures dénoncent le 1%, elles se pointent du doigt. Autrement dit, les torquemadas du 1 % qui saturent l’espace médiatique sont statistiquement des « riches ». En moins d’un demi-siècle de dérégulation, à l’ombre des ultra-riches, la nouvelle bourgeoisie a rattrapé l’ancienne. La valeur des surfaces, des lofts et autres maisons individuelles acquises dans les anciens quartiers populaires tutoie celle des hôtels particuliers.

« Les marxistes donnent une définition économique de la bourgeoisie pour occulter leur appartenance à celle-ci. » — Nicolás Gómez Dávila.

 

  1. Le contrôle idéologique des médias

La discrétion n’est pourtant pas ce qui caractérise cette nouvelle bourgeoisie. Les gagnants du modèle mondialisé s’expriment partout et tout le temps sur les chaînes d’info en continu, sur les écrans de cinéma, sur les réseaux sociaux. Ce flux de paroles et d’images fait de temps en temps apparaître les classes populaires, dans le meilleur des cas comme des figures grotesques en voie de disparition, dans le pire des cas comme de déplorables représentants de la haine. L’ensemble du show est contrôlé par la nouvelle bourgeoisie, des décors à la mise en scène en passant par le casting, où elle se réserve les plus beaux rôles. Surjouant la posture du « progressiste » concerné par le sort de l’humanité, le bourgeois cool évoque régulièrement la nécessité de changer un modèle qu’il n’a de cesse de le favoriser. C’est à travers l’esprit de la télévision que se manifeste concrètement l’esprit du nouveau pouvoir. Nul doute que la télévision soit autoritaire et répressive comme jamais aucun moyen d’information au monde ne l’a été.

« Au lieu de la noblesse héréditaire, d’abord la ploutocratie bourgeoise, puis la police socialiste. » — Nicolás Gómez Dávila.

  1. Le syndrome du Coucou

Petite histoire ornithologique. « Le coucou gris ne construit pas de nid, mais la femelle dépose ses œufs dans les nids des autres espèces. Elle dépose de 8 à 25 œufs dans les nids de ses hôtes, à raison d’un œuf par jour dans l’après-midi. Ces œufs sont gris, bleus, verts, rouges ou bruns, avec des marques de couleurs variées. La femelle cherche des nids avec des œufs récemment pondus. Elle enlève un œuf de ce nid et dépose le sien en quelques secondes. Généralement, cet œuf est très semblable à ceux déjà présents dans le nid choisi. »

Les propriétaires qui séjournent pour les vacances ou louent leur bien aux touristes, au détriment des hôteliers, font en effet flamber les prix de l’immobilier et empêchent souvent les jeunes ménages d’accéder à la propriété. Il pose une question de fond, celle de l’accès au logement des jeunes et des actifs dans ces zones tendues et in fine celle du droit de travailler, de vivre et donc de se loger « au pays ». Car cette pénurie de l’offre de logements est la conséquence directe d’une évolution des modes de vie, notamment ceux des classes supérieures et des retraités aisés. Comme partout, c’est la bourgeoisie qui « rafle » l’immobilier local, et l’impact de cette captation se fait déjà sentir sur la vie locale. Ces dynamiques sont portées par une modification profonde du mode de vie des plus aisés qui, notamment depuis la crise sanitaire et le développement du télétravail, s’achètent des dépendances en dehors des grandes villes. Ce fameux « monde d’après », fêté par les médias, génère une violence sociale invisible, celle de l’exclusion des plus modestes de leur lieu de vie et de naissance. Comme d’habitude, ce constat de la mise à l’écart de la majorité ordinaire est justifié par la rhétorique de la main invisible du marché, du premier de cordée. Les littoraux ont toujours attiré la bourgeoisie, mais aujourd’hui la pression immobilière est le fait d’un groupe bien plus important numériquement. Cet ensemble très vaste de catégories supérieures actives ou retraitées représente près de 20-25 % de la population, un poids démographique suffisamment lourd pour provoquer des changements sociologiques irréversibles sur des territoires beaucoup plus vastes que ceux d’un quartier ou d’un village. Comme l’explique l’économiste Branko Milanović, la mondialisation a provoqué une aspiration d’une fraction de la classe moyenne vers la partie supérieure et un effondrement du plus grand nombre vers le bas. Dans cette organisation « en sablier », la classe moyenne occidentale disparaît pour laisser la place à deux pôles antagonistes : des catégories supérieures captant l’essentiel des hauts revenus et une majorité ordinaire qui se fragilise. Grâce à son poids démographique inédit, le monde d’en haut possède la capacité de remodeler le paysage médiatique, politique, culturel, mais également la géographie sociale des pays occidentaux.

« Les idéologies de gauche sont la stratégie par laquelle la petite bourgeoisie s’est emparée du monde. » — Nicolás Gómez Dávila.

  1. Des idées politiques gauchistes

Politiquement, le bourgeois progressiste est de gauche, de gauche caviar parfois, de gauche espadrille souvent, mais de gauche toujours. La gauche préférée du bourgeois progressiste, c’est celle des Écolo ou Insoumise (pour plus d’informations sur le socialisme, voir mon article ici).

La banlieue est la commune de cœur du bourgeois progressiste, bien qu’il n’y habite pas mais il y a plein de copains, et il n’y a jamais constaté le moindre problème de sécurité. Le bourgeois progressiste est contre la sécurité. D’après lui, mettre plus de policiers dans les rues ne résoudra rien, c’est un constat d’échec. Et c’est en amont qu’il faut envisager les choses, par l’éducation. Le bourgeois progressiste est contre la prison, qui est selon lui un système basé uniquement sur la répression, qui Éduquer, protéger, développer, voilà les trois mantras du bourgeois progressiste en matière de sécurité.

Plus tard, à l’âge adulte, le bourgeois progressiste aura qu’un seul mot d’ordre : l’insoumission (pour plus d’informations sur le progressisme, voir mon article ici). La bourgeoisie « insoumise » très diserte sur la question des inégalités, et de la dénonciation du 1 % les plus riches dont elle fait partie, du capitalisme et des injustices sociales. À cet égard, on ne souligne jamais assez l’importance de l’élection de Bertrand Delanoë en 2001 à Paris, métropole la plus riche de France, au moment même où les classes populaires en étaient joyeusement chassées par les agents de l’embourgeoisement, ces fameux « bourgeois progressistes ». C’est en captant ce nouvel électorat, cette nouvelle bourgeoisie cool, que la gauche allait emporter Paris. Mais gagner Paris, c’était évidemment perdre le peuple.

Dans l’esprit du bourgeois progressiste il y a une forte ambivalence : imposer un modèle inégalitaire en s’offusquant de la richesse des ultra-riches, imposer la société multiculturelle en se protégeant de la diversité un modèle auquel elle ne croit absolument pas, comme le montre sa recherche d’évitement résidentiel et scolaire, mettre en avant un écologisme radical mais continuer à favoriser la métropolisation et un libre-échange mondialisé destructeur. On ne souligne pas assez que le vote de la bourgeoisie, de droite comme de gauche, et plus largement celui des classes supérieures, n’est absolument plus guidé par des valeurs, mais prioritairement par des préoccupations de pouvoir d’achat et de défense de patrimoine. 

« Le marxisme est la théologie puritaine de la religion bourgeoise. » — Nicolás Gómez Dávila.

  1. Des faux écologistes

Le bourgeois progressiste étant attentif aux émissions de carbone et donc va faire ses courses près de chez lui au supermarché bio. Il a tendance à éviter la viande et préférer un régime végétarien et végan pour les plus extrémistes, car pour lui la production de viande produit trop de ravages pour l’environnement, en effet les pets de vache sont paraît-il extrêmement dommageable pour le climat. Le bourgeois progressiste consomme, comme tout le monde, mais de manière responsable. Une démarche 100 % écologique, sans empreinte carbone ou presque, ce qui permettra à la petite famille de s’envoler sans culpabiliser très vite vers un autre pays et ensoleillé, histoire de faire de leurs enfants des citoyens du monde. Voici ici encore la forte contradiction interne du bourgeois progressiste qui évoque la nécessité de changer notre mode de vie tout en refusant de remettre en cause le modèle mondialisé qui favorise les principales sources du désastre écologique (libre-échange, déplacements maritimes des biens de consommation courante, explosion du trafic aérien ou du tourisme international). Hypocrite, en bref le bourgeois progressiste clame partout qu'il est écolo, alors « qu’il part en vacances aux Seychelles, en consommant deux fois plus de kérosène que ce que l'automobiliste moyen consomme toute l'année. »

« Jusqu’à la fin du dix-huitième, ce que l’homme ajoutait à la nature en faisait croître la beauté. Ce qu’il ajoute depuis lors la détruit. » — Nicolás Gómez Dávila.

  1. Exclusion du peuple

Pour se convaincre du primat du marché sur le politique, il suffit d’observer ce que sont devenues les grandes métropoles occidentales. De New York à Paris, de Milan à Lyon, de Londres à Bordeaux, l’architecture des nouveaux bâtiments, l’offre commerciale et culturelle, les aménagements verts, la communication sont absolument identiques. Sous toutes les latitudes, les métropoles ressemblent de plus en plus au village du Prisonnier. Ces villages clonés forment un archipel où l’on pense et où l’on vote à peu près à l’identique. Ce monde est celui de la reproduction, du conformisme, pas celui de la création, encore moins celui de la subversion. Le déplacement de métropoles en métropoles ressemble désormais à un voyage immobile. C’est le paradoxe : ces lieux qui se vendent comme ceux de « l’hypermobilité » sont devenus ceux du surplace, de l’enfermement, de la répétition, de la stagnation culturelle et intellectuelle. Les médias et experts parlent souvent de contre-société en évoquant la dérive de certaines catégories populaires tentées par le repli identitaire ou communautaire, mais cette dénonciation passe sous silence la véritable contre-société qui s’est structurée depuis les années 1980 à partir de la sécession des élites, des classes supérieures et des gagnants de la mondialisation. Cette politique de sécession répond à une inquiétude réelle des catégories supérieures, qui se plaignent sans cesse de la qualité de l’air, des nuisances sonores et des embouteillages provoqués par des gens qui ne vivent pas là. Ces demandes sont donc cohérentes avec une population qui soutient très majoritairement le développement des mobilités propres (dites « douces ») : voiture électrique, si possible en libre-service, vélos et trottinettes. Cet esprit village écolo d’ailleurs très favorable au renchérissement du patrimoine immobilier, bénéfice secondaire qui n’est pas négligeable et qui permet de maintenir à distance les plus modestes, sans avoir besoin de l’exprimer ni de l’assumer, trouve son aboutissement logique dans ce retour à une forme d’octroi à la frontière de ces fameuses « villes ouvertes ». Ce modèle, qui exclut « ceux qui roulent en diesel » (majoritairement les classes populaires) et bientôt « ceux qui fument des clopes » (la consommation de tabac est de plus en plus un marqueur social : en vingt ans, si la part des fumeurs quotidiens est passée de 28 à 18 % dans les catégories supérieures, elle n’a pas baissé dans les catégories modestes, stagnant à 30 %), est celui de la ville sans le peuple.

« Aujourd’hui le riche vit sa richesse avec une avidité de pauvre enrichi et le pauvre sa pauvreté avec une rancœur de riche dépossédé. La richesse a perdu ses vertus propres et la pauvreté les siennes. » — Nicolás Gómez Dávila.

 

  1. Diabolisation du peuple

Repliée derrière des murs invisibles, la bourgeoisie cool et bienveillante n’a peut-être pas souhaité les effets du modèle, mais elle le cautionne. Mais, pour être durable, ce travail d’orfèvre, qui permet de valider le modèle inégalitaire, a besoin d’être accompagné d’un storytelling efficace pour une justification morale et intellectuelle. Le bourgeois progressiste, tout en surjouant son attachement au « bas », fait la promotion du wokisme, idéologie de déconstruction des valeurs populaires et de défense des minorités (pour plus d’information sur le wokisme, voir mon article ici). Toute réaction de défense de la majorité populaire contre le wokisme sera considérée comme de l’intolérance, de l’homophobie, ou du racisme. Grâce au wokisme, la bourgeoisie progressiste se place sous le magistère de Tocqueville et de sa tyrannie de la majorité pour justifier sa mise à l’écart. Une tyrannie supposée qui permet au passage de faire porter aux classes populaires la responsabilité des totalitarismes du XXe   siècle (il est bien connu que les national-socialisme, fascisme et communisme ont germé dans les cerveaux malades des gens ordinaires…). Un objectif fou que n’aurait certainement jamais imaginé sérieusement le poète subversif allemand Bertolt Brecht, auteur du fameux « Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple. »

Les élites dirigeantes bourgeoises et occidentales appellent « petits Blancs » les classes populaires des périphéries. Cette expression péjorative forgée par la bourgeoisie américaine suggère en réalité une population intrinsèquement raciste et intellectuellement déficiente souvent qualifiée de « haineux, minables, dépassées, sans-dents, ou déplorables ». Une redneckisation, le système médiatique valide l’idée que le bloc populaire est désormais cantonné au bord du monde. Impuissant, il serait donc voué à s’éteindre dans la grande réserve acculturée de la France périphérique. La redneckisation permet de rendre acceptable moralement la mise à l’écart de sous-citoyens auxquels les « Droit de l’Homme » ne s’appliquent plus (pour plus d’informations sur les « Droits de l’Homme contre le peuple », voir mon article ici). Comme dans toute réserve, les indigènes bénéficient d’un minimum de redistribution (les « ploucs » doivent consommer, c’est même tout ce qu’on leur demande) et même de services publics, mais il est entendu qu’ils sont en sursis et condamnés par le mouvement de l’Histoire.

La diabolisation des classes populaires, de leurs aspirations, permet non seulement de stériliser leur vote, mais surtout, grâce à ce rayon paralysant, de décider de la mort sociale de ceux qui chercheraient, de près ou de loin, à prendre leur défense. Évoquer les difficultés du monde rural, c’est être pétainiste ; parler de la protection des emplois, notamment industriels, nationaliste ; décrire la fragilisation sociale ou la pauvreté dans la France périphérique, populiste. En réalité, si le dalaï-lama souhaitait se faire élire demain sur un programme de défense des intérêts des classes populaires, il serait immédiatement et pareillement diabolisé. Le protectionnisme économique, assimilé au fascisme par le monde d’en haut, est au contraire accepté et plébiscité lorsqu’il vise par exemple à protéger le monde de la culture. Les industries du cinéma et de la musique made in France promeuvent l’ouverture au monde, mais se protègent depuis presque un demi-siècle du marché libre-échangiste mondial. Ici, la « préférence nationale » est appelée « exception culturelle », et, comme par magie, elle devient moralement acceptable.

« Toute époque finit en mascarade » — Nicolás Gómez Dávila.

« Ou bien l’homme a des droits, ou bien le peuple est souverain. » — Nicolás Gómez Dávila

  1. L’immigration et les immigrés

Cosmopolite, le bourgeois progressiste se bat contre le racisme car pour lui tout le monde est un étranger. Le peuple composé de « petits blancs » attachés aux terroirs n’est pas digne d’intérêt contrairement aux immigrés qu’il considère comme des déracinés à son image. Hypocrite, la bourgeoisie progressiste donne des leçons de partage et de tolérance mais tant que l’immigration n’est pas majoritaire dans son quartier, elle ne se soucie que de son petit univers. Contrairement à ce qu’on imagine, la bourgeoisie progressiste n’a absolument pas l’intention de faire de la place aux classes populaires immigrées mais de s’en servir (les immeubles dans lesquels elle vit, les collèges dans lesquels elle scolarise sa progéniture et même les milieux professionnels dans lesquels elle exerce ses activités sont généralement homogènes socialement et ethniquement). Le maintien d’un lumpenprolétariat dans les métropoles permet de répondre à la nécessité d’employer une main-d’œuvre sous-payée qui permettra de faire tourner des secteurs entiers de l’économie (BTP, restauration) et de fournir un personnel bon marché indispensable au mode de vie bourgeois (Diwata pour le ménage, Fatoumata pour garder les enfants – il y a quelques années déjà, nous avions d’ailleurs posé la question « Mais alors, qui garde les enfants de Fatoumata ? », à ce jour, elle demeure sans réponse  –, Mourad pour les déplacements Uber – l’exploitation déléguée à une multinationale américaine permet de faire des économies – et Koffi – avec ou sans papiers, mais le plus souvent sans – pour la livraison du dîner à domicile.

« Cela fait deux siècles que le peuple a sur le dos non seulement ceux qui l’exploitent, mais aussi ses libérateurs. » — Nicolás Gómez Dávila.

 

  1. Le Sexe progressiste

Par la légalisation-promotion des pratiques LGBT et des gender studies (théorie du genre), les bourgeois progressistes ont réussi à débrider leur sexualité. Le bourgeois progressiste aime le changement, il n’est pas contre tromper sa femme si elle n’est plus un vecteur d’épanouissement et aussi participer à des parties fines. Le bourgeois progressiste célibataire cultive les relations de type purement et uniquement sexuelles, il a une série de « sex friends » à qui il fait appel selon l’humeur, où il couche sans sentiments. Sans surprise, le bourgeois progressiste aime bien l’homosexualité. Il aime ce beau pied de nez aux conventions, ce gros doigt aux dogmes judéo-chrétiens et qui lui donnent des reflux gastriques. Le bourgeois progressiste encouragera ces caractéristiques sexuelles chez sa propre progéniture. Quant aux LGBTphobes, ils doivent bien se tenir, sinon les bourgeois progressistes, qui sont maîtres des universités, écoles et lycées, entreprises, médias, culture et des tribunaux avec juges rouges, ont le pouvoir de nous condamner à la mort sociale et de nous envoyer en camp de rééducation. En bref, sexuellement tout est permis pour le bourgeois progressiste car ce qui est visé, c'est se démarquer de la sexualité basique du petit, et seulement celle-là.

« Le pornographe est le héraut de l’âme moderne. » — Nicolás Gómez Dávila.

 

  1. La Religion

Hypocrite, le bourgeois progressiste appelé « premier de cordée » dit vivre soi-disant pour l’amour mais il n’a aucune sympathie pour les derniers de cordée qu’il précipite dans le vide car ils freinent son ascension, ils ne sont pour lui que des « loosers ». Mais il le dit autrement il n’a qu’une seule religion : le culte de la performance et de la réussite.

Le bourgeois progressiste déteste particulièrement l’héritage chrétien où il aime bien mettre tous les maux du monde sur son dos. Le bourgeois progressiste a une profonde aversion pour le catholicisme. Il aurait bien aimé être juif, toucher du doigt l’âme d’un peuple qui l’a toujours fasciné, mais il cultive aussi un petit relent d’antisémitisme lié au conflit Israélo-palestinien. Par contre il adore l’islam cette religion de tolérance qu’il trouve très belle (pour plus d’information sur l’Islam, voir mon article ici).

« Le peuple qui devient irréligieux acquiert immédiatement tous les défauts bourgeois. » — Nicolás Gómez Dávila.

  1. Un modèle défaillant

Le « bloc élitaire » n’est encore ni défait ni remplacé, simplement aujourd’hui fragilisé, mais ses jours sont comptés, les mouvements sociaux et politiques de ces dernières années n’étant que des préludes à la tempête qui s’annonce. D’autant qu’il existe un processus qui joue inéluctablement en sa défaveur : celui de l’autodestruction du modèle. Nassim Nicholas Taleb a été l’un des premiers à évoquer cette figure ridicule typique de la modernité de « l’intellectuel idiot ». Il pointe ainsi du doigt le fait que plus la baisse de niveau intellectuel et culturel des « élites » devient visible, plus ces dernières ostracisent le bas. Par ailleurs, cette baisse de niveau culturel et intellectuel, à l’origine de la perte de sens du politique, provoque mécaniquement une montée de l’emphase technocratique et communicationnelle qui imprègne désormais tous les domaines de la formation, de l’information, de la culture, de l’éducation et de la recherche. Par ailleurs le « bloc élitaire » ayant majoritairement des pratiques sexuelles stériles comme la pédophilie, la sodomie, l’homosexualité, l'avortement et l'euthanasie, et ne se reproduit que très peu.

L’utopie d’un modèle libéré des contraintes de la vie ordinaire est en train de s’achever car elle possède en elle les germes de son autodestruction. Le retour au pragmatisme et la vérité considéré par les élites dirigeantes comme une soumission insupportable à la réalité, permettra de casser des décisions économiques ou sociétales, des dogmes, qui s’avéraient causer plus de dégâts que d’effets positifs, et de répondre aux demandes des majorités. C’est en s’appuyant sur l’instinct de survie et le pragmatisme du peuple que l’on pourra envisager la reconstruction. A la fin, c’est toujours la vie et la réalité qui finissent par gagner.

« À partir du moment où plus rien ne mérite le respect dans notre société, nous devons nous forger dans la solitude de nouvelles loyautés silencieuses. » — Nicolás Gómez Dávila.

 

Sources :

« La République Bobo » de Laure Watrin et Thomas Legrand

« Les Bourgeois progressistes » de Leroy Myriam.

« Les dépossédés » de Christophe Guilluy

 

Tag(s) : #Divers, #Vocation chrétienne
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