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  1. Le Bourgeoisisme

Le bourgeois diffère du non-bourgeois par le fond même de son être ou de son non-être. C’est un type d’homme avec un esprit particulier, et singulièrement dépourvu d’âme. Idolâtre, le bourgeois vit dans l’esclavage du visible, et érige les « affaires » en absolu. Il y a un mystère inhérent à l’argent, son aliénation d’avec l’esprit. Le monde bourgeois est régi par l’argent séparé de l’esprit. Destructeur de l’éternité, l’esprit bourgeois est opposé à l’absolu. Le bourgeoisisme est croyance tenace en ce monde visible et l’incrédulité vis-à-vis de l’invisible. Le bourgeois est saisi par les choses visibles et tangibles, il en est frappé et séduit. La foi en une autre réalité, en la vie spirituelle, il ne la prend pas au sérieux, il se méfie de la foi d’autrui.

Plus l’Homme possède des biens matériels, plus il se fera posséder par ces derniers. Par peur de perdre ses biens matériels et par conséquent son confort, le Bourgeois est prêt à accepter toutes les compromissions morales et spirituelles et pour cela il est souvent un hypocrite même s’il a constamment le nom de Dieu aux lèvres. On peut par contre se déclarer matérialiste, sans être bourgeois au fond de son cœur. Le bourgeois « croyant » ne croit en vérité qu’en la puissance des choses visibles et n’attend son bonheur que d’elles. Sa conscience et son âme pétrifiées l’empêchent d’aborder l’invisible. C’est à Babylone que, pour la première fois dans l’Histoire, et dominant l’Orient entier, parut la civilisation bourgeoise. C’est le bourgeoisisme naissant que dénonçaient les paroles ardentes d’Ezéchiel : « Ses chefs sont au milieu d’elle, comme des loups qui déchirent leur proie, répandant le sang, perdant les âmes, pour faire des gains... Le peuple du pays commet des violences et s’adonne à la rapine ; ils foulent le malheureux et l’indigent, et font violence à l’étranger sans motif. »

« Le peuple qui devient irréligieux acquiert immédiatement tous les défauts bourgeois. » — Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie.

« J'appelle bourgeois tout ce qui pense bassement » — Flaubert

 

  1. Hypocrisie Bourgeoise

Le Bourgeois est notamment le pharisien hypocrite qui est à jamais dénoncé dans l’Évangile. La convoitise était le mobile des Révolutions de la civilisation occidentale du XIXe et du XXe siècles ; c’est pourquoi la civilisation occidentale est bourgeoise donc hypocrite. En effet certains pays musulmans sont derrière la propagation du terrorisme et de l’extrémisme islamique radical dans le monde, mais cela n’empêche pas les pays occidentaux de commercer avec ceux-ci.  La corruption financière des États, est la source spirituelle et financière de l’esprit de prostitution. En France, l’argent Qatar coulent à flot, fermant les yeux sur les financements direct ou indirect de groupes djihadistes par ce pays. Cette prostituée représente Babylone la grande, symbolise le système mondialisé de la finance, ou de manière plus générale l'occident perverti et corrupteur. Cette prostituée est subordination du pouvoir politique à la finance et tout cela pour maintenir le confort matériel et le niveau de vie des pays. L’esprit de la prostitution, l’esprit bourgeois corrompant tout. Le bourgeois est communauté humaine, une classe sociale devenue monde avec sa prise de pouvoir sur la Terre et les esprits qui ne fait qu’une avec l’histoire du libéralisme. L’individualisme, inauguré et théorisé par le cogito de Descartes (le « je pense donc je suis »), qui contient en puissance toute la liberté et toute l’arrogance de l’homme moderne. Le Marché, qui dans ce monde partant de l’homme individu libre et pensant, devient ce « nous » qui régit désormais, dans un monde où Dieu se tait, les relations entre les hommes-individus. La Bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n’être que de simples relations pécuniaires. Par l’exploitation du marché mondial, la Bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales sont détruites ou sur le point de l’être.

  1. La domination Bourgeoise

Le bourgeois a dépassé l’aristocratie d’Ancien Régime, elle a aussi créé le prolétariat, le prolétariat et sa misère ouvrière. La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n’a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n’a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d’oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d’autrefois. La Révolution française, par exemple, a aboli la propriété féodale au profit de la propriété bourgeoise. L’histoire de la lutte, par ses victimes contre cette violence constituant l’histoire même du mouvement ouvrier, d’où le communisme. Une misère matérielle et morale de la classe ouvrière en contradiction flagrante avec la promesse des Lumières et son idéologie économique censée amener le bien-être collectif par l’égoïsme individuel qui débouchera sur le communisme le plus dur. L’introduction des machines et la division du travail, en dépouillant la fonction de l’ouvrier de toute personnalité, lui ont fait perdre tout attrait. Le producteur devient un simple appendice de la machine ; on n’exige de lui que l’opération la plus simple, la plus monotone, la plus vite apprise. Par conséquent, ce que coûte aujourd’hui l’ouvrier se réduit à peu de chose près, au coût de ce qu’il lui faut pour s’entretenir et perpétuer sa race. Le travailleur tombe dans la pauvreté, et le paupérisme s’accroît plus rapidement encore que la population et la richesse. Il est donc manifeste que la Bourgeoisie est incapable de remplir son rôle de classe dirigeante et d’imposer à la société, comme loi suprême, les conditions d’existence de sa classe.

 

  1. Le libertarisme libertaire Bourgeois

Les valeurs bourgeoises, l’esprit bourgeois, connaissent aujourd’hui bel et bien leur apogée. Sous l’Ancien régime il fut puritain, austère, complexé et dévot, au XIXe siècle il fut aussi « Socialiste » et il est aujourd’hui jouisseur, hédoniste, agnostique et libéré. Et il a toujours comme sacro-saint principe de vie la défense de ses intérêts. Le socialisme signifiait en 1847 un mouvement bourgeois, le communisme, un mouvement ouvrier. Le socialisme n’atteint son expression adéquate que lorsqu’il devient une simple figure de rhétorique. Le libre-échange, dans l’intérêt de la classe ouvrière ! Des droits protecteurs, dans l’intérêt de la classe ouvrière ! Des prisons cellulaires, dans l’intérêt de la classe ouvrière ! Voilà le dernier mot du socialisme bourgeois, le seul qu’il ait dit sérieusement. Car le socialisme bourgeois tient tout entier dans cette affirmation que les bourgeois sont des bourgeois.

Les étudiants Bourgeois Bohèmes de Mai 68 se sont aperçus que le prolétaire n’est qu’un type banal qui aspire, comme le petit bourgeois, à partir en vacances et ne pouvaient dont que mépriser ces êtres bourrus. Dans les années 70 est donc apparue une nouvelle manière d’être de gauche animée par une forme de condescendance pour un peuple dont elle était parfois issue. Le Parti socialiste a été révélateur de cette mutation, qui, de parti ouvrier qu’il fut, [notamment à l’époque de la Fédération du nord représentée par Augustin Laurent et Pierre Mauroy] est devenu un parti d’enseignants et d’universitaires à l’esprit Bourgeois.  La gauche qui parvient au pouvoir en 1981 est anti-ouvriériste et ce n’est pas au peuple qu’elle s’adresse mais au « peuple de gauche ». Dans cette perspective le peuple ne constitue plus le principe dynamique qu’il était dans le schéma de la lutte de classes, il est au contraire l’arriéré qu’il est vain d’instruire. Dès lors que le peuple est non modernisable à l’aune des catégories du progressisme ; il devient populiste. La bourgeoisie, pour rester maîtresse du jeu, ne cesse de changer, changer jusqu’à nier les valeurs qui lui permirent de s’imposer. Le principe ultime du monde bourgeois, auquel il est capable de sacrifier tous les autres, c’est le saint profit par le libéralisme. Pour la bourgeoisie mondialiste, le libéralisme favorise l’affaiblissement de la Nation, et précarise aussi les salariés et les classes moyennes afin qu’ils puissent plus se révolter contre l’élite libérale. Cette société libérale auquel nous devons résister, malgré la disproportion des forces en présence, nous vient d’abord du monde anglo-saxon aujourd’hui incarné par la Finance de Wallstreet. La soumission des pays c’est malheureusement souvent accomplie avec la complicité des élites.

Les libéraux libertaires placent la liberté et les désirs de l’individu comme centre de gravité de la société. Ce mouvement a aussi facilité l’évolution et l’ouverture de nos sociétés de l’après-guerre à la morale pesante. Les slogans fameux « Il est interdit d’interdire » ou « jouir sans entrave », ont libéré d’autres forces qui se sont appuyées sur cette dynamique pour promouvoir planétairement celle du marché. Dérégulation ultralibérale, et financiarisation de l’économie se sont imposées comme nouvelles normes planétaires. La figure emblématique de ce phénomène est le trader et ses bonus faramineux. La morale de nos pères est jetée avec l’eau du bain dans cette course sans fin au profit et à l’accumulation.

« Le marxisme est la théologie puritaine de la religion bourgeoise. »  — Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique.

 

  1. Faire tomber les barrières morales

Pour le Bourgeois, les liens de fidélité, d'entraide, de don de soi et d'autorité disparaissent, pour laisser place à un hédonisme insatiable. Les barrières de la morale tombées laissent alors place aux comportements les plus déviants.

Pierre Bergé, président du Sidaction et fondateur du magazine homosexuel Têtu, montra dans une déclaration à propos du projet de loi Taubira :

 « Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l'adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ? C'est faire un distinguo qui est choquant ».

La marchandisation de l'homme et du corps humain pourrait donc être engagée à travers ce courant individualiste qui traverse nos âges. La prostitution deviendrait ici à la fois physique et psychologique. C’est ainsi qu’aujourd’hui la fin justifie les moyens. C’est une logique libérale libérée, dit-on, de tout tabou, en réalité de toute morale. Et aucun domaine de la société n’est épargné.

 

  1. Contre le Bourgeoisisme

La convoitise était le mobile de la civilisation du XIXe et du XXe siècles ; c’est pourquoi cette civilisation restera bourgeoise, quels que soient les efforts qu’elle fasse pour se réformer. Mais, en fin de compte, la civilisation bourgeoise n’a jamais été victorieuse dans l’antiquité, on ne pouvait qu’en constater la tendance. Cette civilisation ne finit de s’épanouir qu’au sein de la culture européenne, au faîte de l’Histoire moderne. Dès lors le bourgeois apparaît comme le roi de la terre. L’accroissement de la population, le développement illimité des besoins, la soif de puissance et de domination ont abouti à la victoire spirituelle du bourgeoisisme dont les époques antérieures n’ont connu que les germes, sur lesquels les prophètes ont jeté la lumière. La civilisation bourgeoise ne saurait durer éternellement. L’éternité n’appartient pas au bourgeois. Des hommes intuitifs ont depuis longtemps prévu la ruine de la civilisation occidentale. A l’esprit bourgeois s’oppose l’esprit du Pèlerin. Les Chrétiens et principalement les Catholiques sont des pèlerins dans ce monde et c’est un sentiment intérieur propre au chrétien qui le distingue du bourgeois. Le protestantisme avec son puritanisme est un mouvement Bourgeois créé principalement dans le but de pouvoir commercer sans remords. Les chrétiens ne possèdent pas de cité ici-bas, ils aspirent à la Cité céleste. Or, la Cité céleste ne saurait être celle du « monde ». Le bourgeoisisme ou l’esprit bourgeois triomphe dès qu’en chrétienté la cité terrestre passe pour céleste et que le chrétien cesse de se sentir Pèlerin sur la Terre.

  1. Sources :

https://www.egaliteetreconciliation.fr/Quelle-alternative-au-monde-bourgeois-2980.html

« UNE APPROCHE DU MOUVEMENT LIBERTAIRE JUIF » D'après un texte de Jean-Marc Izrine : http://blog.cnt-ait.info/article.php3?id_article=622

Journal Libération : « Que reste-t-il des libéraux libertaires ? Par Max Armanet -- 27 mai 2011

Marieclaire : https://www.marieclaire.fr/,pierre-berge-pma-gpa-louer-son-ventre,20123,680919.asp

« Manifeste du Parti communiste » de Karl MARX et Friedrich ENGELS

« De l’esprit bourgeois » de Nicolas Berdiaeff

« Aux sources du malaise identitaire français : Valeurs, identité et instinct de collaboration » de Paul-François Paoli

Tag(s) : #Divers, #Vocation chrétienne
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