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La Franc-maçonnerie a pour principe le perfectionnement moral de l'humanité et de l'homme libre. A cet effet, les Francs-Maçons travaillent à l'amélioration constante de la condition humaine, tant sur le plan spirituel que vis à vis du bien-être matériel. Elle recherche la conciliation des contraires et veulent unir les hommes dans la pratique d'une morale universelle et initiatique et dans le respect de la personnalité de chacun qui va être développée ci-dessous.

 

    1. Humanisme

L’Humanisme a commencé à se singulariser en tant que courant de pensée à partir de la Renaissance, et en constitue une étape importante au seuil du siècle des Lumières, et quelques décennies avant la Révolution Française.

C'est un projet éthique humaniste qu'expriment les Constitutions dites d'Anderson car elles ont été inspirées par Desaguliers et ce dernier n’a servi que de rédacteur. Désormais, la Maçonnerie spéculative va jouer un rôle important dans l'élaboration et la diffusion des idées humanistes: la liberté de pensée, le respect de la personne humaine, sa perfectibilité intellectuelle et morale, la tolérance mutuelle, la fraternité universelle ; et de leurs expressions politiques : les institutions et lois propres à les servir et à les garantir : la démocratie, les Droits de l'homme et du citoyen...

Le projet central de l'humanisme est enseigner à chaque être humain à conduire lui-même sa vie, dans le souci de l'universel, c'est-à-dire du destin commun de l'humanité, demeure plus que jamais le seul espoir de rassembler tous les hommes dans la liberté, en leur permettant de donner sens à leur vie, dans le respect et la compréhension de l'autre. Mais à la condition pour lui de s'affirmer davantage comme une éthique, une spiritualité, de la liberté, de la connaissance et de la responsabilité propres à aider les humains à mieux distinguer et à vivre les valeurs essentielles communes à leurs différentes traditions culturelles et religieuses.

La Maçonnerie est le véritable catholicisme qui essaie de concilier ce qui parait inconciliable et c'est seulement en s'affirmant ainsi qu'elle pourra aider les humains à affronter les grands défis de notre époque comme la mondialisation et contrer replis intégristes, culturels, idéologiques et religieux, l'aggravation des ségrégations, les menaces écologiques. La Maçonnerie essaye de donner une finalité plus humaine à la technique et à l'économie, en les mettant d'abord au service d'un épanouissement en chaque être humain, d'un royaume spirituel de la liberté, de la connaissance, de la conscience éthique et de l'amour, auquel il aspire même inconsciemment, capable de l'accomplir individuellement tout en l'ouvrant à l'universel pour en faire un citoyen du monde. Il n'y a sans doute pas d'autres moyens pour l'humanité de progresser vraiment dans la voie de : "la liberté, l'égalité et la fraternité".

La maçonnerie quel que soit ses rites basés sur l’alchimie, les templiers, l’islam soufi, la kabbale, les Rose-Croix, la gnose égyptienne et le mithraïsme, les idées humanistes véhiculées sont les mêmes, c'est-à-dire édifier un temple harmonieux de l’humanité par l’élaboration des idées et la diffusion des idées humanistes.

Source : « Humanisme, franc-maçonnerie et spiritualité » de Claude Saliceti

Source : « Alchimie et mystique en terre d’Islam » de Pierre Lory

Source : « L'ALCHIMIE EN LOGES BLEUES » de Pascal PETIT

Source : « Le Messianisme juif » de Scholem Gershom

Source : « Jacob Frank le faux messie » de Novak Charles.

Source : Collectif « Pour un monde nouveau: Trois Manifestes rosicruciens-Positio-Appellatio-Noces chymiques »

Source : « Les Rose-Croix aujourd'hui: Leur humanisme-Leur spiritualité » de Toussaint Serge

Source : « L'ontologie des Rose-Croix en douze lois » de Toussaint, Serge

Source : http://hautsgrades.over-blog.com/article-sol-invictus-112151701.html

Source : « Les mystères de Mithra Aux sources du paganisme romain » de Cumont, Franz Valéry Marie.

Source : « L’ère du verseau » de Paul Le Cour

Source : L'Égypte intérieure ou les dix plaies de l'âme par Annick de Souzenelle

Source : « Les Origines de l'Alchimie » de Berthelot Marcellin

Source :  « LeTemple dans l'homme » de R. A Schwaller de Lubicz

Source : « La voie de l'alchimie chrétienne » de Séverin Batfroi.

Source : « La conquête de l’Egypte et l’art de la guerre d”amr ibn al-‘Âs » : https://editions-nawa.com/smartblog/17_Lentree-de-Umar-ibn-al-Khattab-dans-Jerusal.html

 

 

             b. Dieu créateur et Dieu non manifesté

Pour les kabbalistes, Dieu est contre l’Homme. L’homme doit aimer Dieu malgré les épreuves. Le but est de devenir un  Surhomme, un être surnaturel afin d’atteindre la libération. Pour un kabbaliste, se prêter à la volonté divine de Jéhovah est être « la putain de Dieu » comme l’a dit Daniel Paul Schreber. En effet Jéhovah n’est qu’une émanation du vrai Dieu non manifesté qui est le but de tout initié: le plus haut état de conscience auquel l'homme peut prétendre accéder. Jéhovah s’écrit en Hébreux YHWH. Ce Nom majestueux dérive du verbe HYH qui signifie "devenir" ou "advenir" et amalgame deux formes verbales qui sont YHY, "Il adviendra" et HWH, "devenant" : "Il adviendra devenant". Ce Nom fait référence à la grande révélation du buisson ardent qui utilise le même verbe à la première personne de l'inaccompli : AHYH AShR AHYH, "Je deviendrai ce que je deviendrai" (et non, "Je suis qui je suis" tel que le traduisent les Bibles chrétiennes) et donc Jéhovah n'est pas l'Être suprême car le Dieu non manifesté est le Devenir absolu.

 Le Dieu non manifesté est en dehors du temps, il ne veut rien et n’exige rien, nous sommes loin ici du concept puéril du vieillard barbu et colérique. Dieu est ainsi Cause Première, Architecture primordiale. Tous les peuples, tous les philosophes ont toujours reconnu par les lois irréfutables de la raison l’existence d’une cause première, source de tout mouvement. Puisque tout homme doué de raison logique peut démontrer pour son propre compte l’existence de cette Cause première, pourquoi celle-ci serait-elle l’objet d’une révélation spéciale à l’humanité ? Pharaon et Nemrod, ainsi que les sages de l’Inde également, ont rendu à la Cause première un culte, elle ne saurait pour autant constituer l’objet de la religion, car la Cause première n’intervient pas dans les affaires de ce monde, ni dans la création ; elle n’exerce aucune influence sur celle-ci, ni pour le bien ni pour le mal. Le Dieu des philosophes ne saurait être l’objet d’un culte. Le Dieu bon est ici le Dieu d’Israël, qui a créé le monde et qui a donné la Tora à Israël c'est-à-dire Le démiurge gnostique. Il ne sert à rien de rendre un culte à un Dieu caché qui n’a pas de pouvoir.

Source : « Le Messianisme juif » de Scholem Gershom

  1.  

       c. Jéhovah le Démiurge

Le démiurge, ou le créateur, que certaines écoles le nomment Jéhovah ou Yahvé est la déité responsable de la création de l'univers physique dans diverses cosmogonies. Ce que les Gnostiques appellent le démiurge est une entité à laquelle nous devons notre monde et notre état d’existence. Les Kabbalistes quant à eux parleraient du Monde Manifesté. Dans le gnosticisme, Jéhovah, est une divinité archangélique, têtue, irascible, « émanée du vrai Dieu », il est la cause du mal par sa création désastreuse qui mêla la matière à l'étincelle divine. Cette matière imparfaite produisit le mal par imperfection et par essence, mais aussi par opposition à la perfection de l'âme dans le gnosticisme.  Ce dieu fabricant est un ouvrier prodigieux qui délaisse ce qu'il produit, jusqu'au plus radical désœuvrement. Ces idées s’articulent autour d’une même objectivité : l’autorité, la force productive et le pouvoir. Yahvé donna à Moïse des commandements et dicta ses lois. Tout homme devait désormais s’y soumettre. La première règle était : « Tu  n’auras pas d’autres Dieux que moi » (Exode 20, 3) « Je suis un Dieu Jaloux qui fait rendre des comptes aux fils pour la faute des pères jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me détestent. » (Exode 20, 5-6). Yahvé est passablement raciste : « Un métis n’entrera pas dans l’assemblée de Yahvé ; même à la dixième génération, il n’entrera pas dans l’assemblée de Yahvé. » (Deutéronome XXIII, 3). Il n’aime personne : « Toutes les nations sont comme rien devant lui (Yahvé), elles sont considérées par lui comme du néant et du vide. » (Livre d’Isaïe XL, 17). On recense plus de 70 génocides perpétrés par Yahvé. Les textes gnostiques révèlent que la puissante déité, celle qui nous a donné la vie fut créée par erreur. Les gnostiques assimilaient le dieu du Mal au Dieu de l'Ancien Testament qu'ils interprétaient comme le récit des efforts de ce dieu pour maintenir l'humanité dans l'ignorance. Le monde matériel sert à punir leurs tentatives d'appropriation de la connaissance.

C’est un être hybride de nature reptilienne, issu de la puissance « féminine » du Père non manifesté, sans l’accord de ce dernier. À partir du Dieu non manifesté (le grand architecte), une série de divinités inférieures fut générée par émanation. La dernière de ces divinités, Sophia (la femme initiatrice), conçut le désir de connaître l'Être suprême inconnaissable. Le Démiurge serait le Prince de ce Monde dont il est parlé dans l’Evangile de Jean ; ici encore, il n’est à proprement parler ni bon ni mauvais, ou plutôt il est ordre et chaos, puisqu’il contient en lui-même le Bien et le Mal. La Connaissance est nécessaire pour se libérer de l'illusion de la matière. La Gnose est donc une religion d’Homme où l’on doit dépasser les lois de la nature (la matière) ou s’en détacher.

Jéhovah correspond à la Sephira Binah de  l’arbre de l’intelligence et est la troisième séphira. Binah signifie « Intelligence ». Binah est la séphira la plus élevée sur le Pilier de gauche : le Pilier de la Rigueur qui nous relie au Passé et à la matière, au concret.  Ce Dieu terrible est une puissance féminine, parce que cette puissance féminine, c’est la nature, une mère implacable. La nature a créé des lois et si vous les transgressez, vous êtes puni d’une façon ou d’une autre; et même, par voie de conséquence cette punition frappera la descendance. Quoi qu’on fasse, quels que soient les progrès des sciences et des techniques médicales, si l’homme n’est pas raisonnable, s’il ne respecte pas certaines lois, d’une façon ou d’une autre il souffrira et fera souffrir les autres. Dieu est cette mère sévère qui pose à ses enfants des limites à ne pas dépasser. S’ils les dépassent, on dit qu’elle les punit.

Pour changer les lois de la nature, il faudrait pouvoir atteindre les régions au-delà de Binah, c’est-à dire les régions de Hohmah et de Kéther. Il a existé des êtres exceptionnels que leurs vertus ont affranchis des lois de la nature. Binah représente l’Egalité parfaite des Hommes par rapport aux lois la nature. Pour arriver à la compréhension du monde temporel, il faut dépasser la séphira Binah, dépasser les lois de la nature (Jéhovah) afin de d’extirper l’Homme de leur emprise. Avec l’avancée des sciences et techniques, il est dorénavant possible de s’affranchir des lois de la nature. Il n’est donc plus nécessaire de rendre un culte à la Nature. De plus, la franc-maçonnerie à pour but de devenir universelle par le Noachisme, de nombreux peuples ne sont pas d’une religion Abrahamique et Jéhovah peut être un  problème. Si Jéhovah est un problème à l’unification du Monde, alors il faut supprimer Dieu. Il y a une étincelle divine du vrai Dieu (non manifesté) en chaque Homme, il n’y a donc qu’à rendre un culte à la Raison à la Démocratie et aux Droits de l’Homme. Le messianisme de la Raison et des Droits de l’Homme contient l’idée d’un progrès du genre humain, d’un salut de l’homme acquis grâce à ses conquêtes de plus en plus vastes et qui se poursuivra grâce à un progrès continu et personnel jusqu’au moment où la rédemption permettra la libération totale de tout ce que l’homme possède au fond de lui-même de beau et de noble. Il y aurait un chemin ardu, mais sûr, qui conduit l’humanité de ses débuts jusqu’à la perfection malgré tous les obstacles et les cahots. La rédemption symboliserait la possibilité et la réalisation de ce perfectionnement infini et de ce progrès continuel.

Source : « Israël et l’Humanité » d’Elie Benamozegh

  1.  

           d. La kabbale, le retour à la philosophie

La franc-maçonnerie veut donc rester fidèle au rationalisme, mais elle veut l’être selon la tradition philosophique classique, comme Descartes, Malebranche, Spinoza et Leibniz l’ont été. Elle est la synthèse du pythagorisme, de l’hermétisme,  des vérités scientifiques provisoires et toujours en devenir et principalement de la kabbale ouvrant ainsi la voie du progrès de la morale.

Platon distinguait ainsi entre croyance ou opinion (doxa) et savoir (épistémè). La croyance est connotée négativement comme un savoir incertain. Dans d’autres cas, au contraire, comme celui des croyances religieuses au sens large et aussi superstitieux, la croyance est l’affirmation catégorique d’une certitude, d’autant plus forte qu’elle porte sur un savoir incertain ou même inexistant : on croit dur comme fer en l’existence de Dieu, en celle du diable, en la venue du Messie, en la divinité du Christ, en la lutte des classes comme moteur de l’Histoire, en la vie après la mort, en la réincarnation, etc.

Un savoir, ou une connaissance est forcément supposée vraie : une connaissance fausse n’en est pas une. Au contraire, une croyance peut être vraie ou fausse. Il est difficile de parler de connaissance du surnaturel ; mais beaucoup affirment croire au surnaturel. Une  croyance religieuse relève d’expériences difficilement dicibles et partageables, qui  s’appuie sur des raisons plus ou moins mystérieuses et inaccessibles à la Raison, les « raisons du cœur », de Pascal, « que la raison ne connaît point ».

Le christianisme a inventé la notion de religion telle que nous la connaissons aujourd’hui, reposant sur un acte de foi en des mystères, foi dont l’origine, grâce divine ou autre, est elle-même mystérieuse. Ces mystères de la foi sont très différents de ceux des cultes grecs anciens, comme ceux des rites d’initiation à Éleusis et des oracles de la Pythie à Delphes, en ce que justement ceux-ci n’étaient mystérieux que pour ceux qui n’y étaient pas initiés. Ces mystères païens constituaient une forme élevée de savoir, réservée à ceux qui avaient la capacité d’y accéder, parmi lesquels parfois de grands philosophes de l’époque, tels Plutarque ou Cicéron.

L’acte de foi et d’abord né en Europe christianisée, puis dans l’Orient islamisé autour de la croyance aux dogmes du magistère comme unique voie du salut de l’âme dans un au-delà de la mort tout aussi mystérieux. Le rôle de la théologie et des articles de foi dans le judaïsme est beaucoup plus ambigu. Les premiers articles de foi n’y ont été énoncés qu’au Xe siècle, par Saadia ben Yossef Gaon, probablement sous l’influence des environnements chrétien et musulman. Et deux siècles plus tard, Maïmonide, lui aussi en milieu arabo-musulman, élabora une théologie juive et tenta d’imposer la croyance en ses fameux treize articles de foi comme obligation religieuse. C’est ainsi que le judaïsme comme théologie et religion date de cette époque, alors qu’il ressemblait beaucoup plus auparavant à la religion civile des Grecs et des Romains, éventuellement reprise et interprétée par les philosophes.

Des philosophes juifs comme Philon d’Alexandrie et des maîtres du Talmud dans les premiers siècles de l’ère chrétienne avaient été autrefois imprégnés de culture hellénistique, du fait qu’ils étaient confrontés à la « fin de la prophétie », c’est-à-dire au passage du monde des anciens Hébreux, dont la société avait été organisée autour des récits miraculeux du mythe biblique, à un monde sans révélation prophétique ni oracle ; et dans ce monde nouveau, le rapport des croyances à la vérité avait changé de nature ; il était aussi devenu l’affaire de professionnels de la vérité, dits talmidei ‘ hakhamim, « élèves de sages », version hébraïque des « philosophes » amis de la sagesse. En outre les controverses entre Pères de l’Église et philosophes païens pendant les premiers siècles, accessoirement dirigées aussi contre le judaïsme talmudique, avaient jeté les bases de ce qui allait devenir une théologie monothéiste rationnelle, reprise et développée par des théologiens musulmans, comme Al-Fârâbî, Avicenne et Averroès. Maïmonide s’en inspira largement, créant par là même une religion juive monothéiste fondée elle aussi, comme le christianisme et l’islam, sur des articles de foi associés à une réflexion philosophique et à une rhétorique censée les justifier.

Il existe certes une religion juive, mais ce n’est qu’un aspect du judaïsme. Contrastant avec l’appartenance au christianisme ou à l’islam incompatible avec un athéisme déclaré, l’existence et le nombre de Juifs non religieux et athées montrent que la religion n’est qu’une partie d’une identité collective. En tant que religion fondée sur des articles de foi et une théologie associée fut une création tardive, essentiellement par Maïmonide au XIIe siècle, reprise ensuite par ses disciples en continuité avec (et aussi en réaction contre) le christianisme et l’islam. On peut donc dire, contrairement à l’idée reçue, que le judaïsme doit être considéré comme la troisième religion monothéiste plutôt que comme la première. Hasdaï Crescas, rabbin de Saragosse au XIVe siècle, mathématicien et philosophe est  critique des thèses de Maïmonide, il contesta l’introduction de la croyance en Dieu, son unité et sa non-corporéité parmi les commandements de la Torah, en observant, de façon assez évidente, que croire ou ne pas croire quelque chose ne peut pas être un effet de la volonté et un objet de commandement.

Enfin, il faut noter que le mot « religion » avec ce sens n’existe pas en hébreu ancien. Bien que communément traduit par « religion », le mot dat en hébreu moderne, d’origine persane, apparu pour la première fois dans le Livre d’Esther, signifie en fait « règle » ou « loi » et s’applique aux décrets du roi de Perse, dans ce livre où aucune intervention divine n’est mentionnée. Des travaux récents par des chercheurs spécialistes d’études juives nous en apprennent beaucoup sur cette histoire de l’évolution du judaïsme vers ses formes contemporaines et on y apprend comment il n’existait pas d’orthodoxie théologique juive avant Maïmonide.

Les anciens Grecs et les traditions indiennes n’avaient pas attendu les religions monothéistes pour concevoir une unité divine sous la forme d’un Être suprême ou de l’Un (Platon) ou du premier mouvement (Aristote) ou  le Brahman un et indicible. Les initiés Egyptiens aussi croyaient au Dieu Unique malgré une apparence de polythéisme avec les Néters. Les Néters sont des caractéristiques de Dieu et non plusieurs Dieux, ils incarnaient les différents aspects du même être. Un homme peut être enseignant, père et mari en même temps sans être plusieurs personnes.

Le soi-disant polythéisme est un moyen de communication en fonction de son niveau d’évolution mentale. Le peuple, à besoin d’histoires simples avec plein de symboles et  des personnages fantastiques. Les idées étaient exprimées dans des mythes sous forme d’histoires. Le mythe est une histoire fantastique qui permet une révélation facile imagée à l’homme. Les mythes de son vivant que parce que l’on croit en eux. Ils font intervenir des personnages symboliques avec des formes qui rappellent leurs fonctions. Les mythes révèlent la réalité de la nature humaine sans avoir recours à l’aridité et à l’abstraction de la philosophie et de la métaphysique. Le peuple connaissait par les mythes de façon de résoudre ses problèmes. Un second niveau d’information était réservé aux initiés où les mêmes thèmes sacrés étaient expliqués d’une manière plus concrète et l’enseignement est connu uniquement que par les grands maîtres et les personnes de haut rang.

Les Lumières en Europe instituent une séparation radicale entre la philosophie, reposant comme la science sur l’autonomie de la raison, et la religion, reposant sur des croyances non fondées, au centre desquelles la croyance en l’existence de Dieu. Il y a au XVIIe siècle une influence des courants philosophiques du stoïcisme, de l'augustinisme et du scepticisme représentatifs du doute qui anime l'époque. Spinoza  qui à eu pour maître Menasseh Ben Israël, dans son Traité théologico-politique, accorde à la prophétie biblique une capacité d’orientation morale, religieuse et même politique (à propos de l’État des Hébreux) à l’usage de ceux qui n’ont pas accès à la connaissance naturelle. Un héritage de Spinoza, est son côtoiement avec la Kabbale, cette gnose mystique juive, naturaliste, émanationniste et panenthéiste. Deus sive Natura : « Dieu, autrement dit la Nature ». La kabbale en hébreu signifie « tradition », ou « réception de la tradition » et est née vers 1200 en Espagne du fait des contacts avec l’Islam gnostique et ésotérique Soufi. La kabbale est chargée de ramener les initiés vers le judaïsme pré-religieux philosophique sans croyance religieuse. La sagesse de la Kabbale est une science, et un kabbaliste est un scientifique. Cela signifie qu’un kabbaliste est un vrai naturaliste, il étudie la nature, mais à un niveau plus élevé que l’humanité car cela a été donné à l’homme. Il étudie la nature non pas au niveau du minéral, comme la physique, pas au niveau du végétal et l’animal comme la biologie et la zoologie, mais au niveau supra-humain, au-delà de toute la nature de notre monde, au-dessus de l’égoïsme. La kabbale est un œcuménisme qui permet aux initiés de diverses religions de se débarrasser des fables et dogmes pour ne garder qu'une philosophie rationaliste et permettant ainsi de "réunir ce qui est épars".

Le Dieu de la kabbale et de Spinoza est immanent, il est l'Âme ou l'Esprit du monde (le spinozisme est un spiritualisme, aussi opposé au matérialisme qu'à l'idéalisme). Ce Dieu imprime au cosmos un sens, une intention, une volonté qui s'opposent au pur hasard dans l'univers. Le Dieu de Spinoza comme celui de Nietzsche ou d'Einstein est Dionysos, tout à l'opposé du Dieu personnel des monothéismes, l'Un absolu dont le monde n'est que la manifestation.  Ce Dieu est non manifesté et est en dehors du temps, il ne veut rien et n’exige rien, nous sommes loin ici du concept puéril du vieillard barbu et colérique. Dieu est ainsi Cause Première, Architecture primordiale de la Gnose. Les Lumières en Europe marquent le retour de la Philosophie rationaliste porté aujourd'hui par la Franc-maçonnerie contre le Catholicisme et ses croyances dogmatiques en la Trinité et l’incarnation. L’Islam est quant à lui  compatible vis-à-vis de la philosophie avec son Dieu « Allah » totalement unitaire, pas d’incarnation et de plus il possède une Gnose ésotérique « les soufis » réservée à son élite.

Source : « Croyances. Comment expliquer le monde ? » d’Atlan Henri

Source : « Histoire des Hérésies » de Pierre de Meuse.

Source : « En quête de la gnose » de Charles Henri Puech

Source : « La Franc-maçonnerie » de Pierre Simon

Source : http://www.noetique.eu/billets/2012/spinoza

Source : http://laitman.fr/2015/08/01/un-naturaliste-du-monde-superieur/

  1.        
  2.             e. Dualisme divin

La légende voudrait que la franc-maçonnerie ait été fondée par deux constructeurs issus de Noé c'est à dire le roi Salomon avec son temple, ou le roi Nemrod avec la tour de Babel. Noé est lui-même constructeur de l'arche et de la religion première.

Salomon (en hébreu שְׁלֹמֹה (shĕlōmōh)) est un personnage de la Bible. Il y est présenté comme un prophète et roi d'Israël réputé pour sa richesse et sa sagesse et bâtisseur du premier Temple de Jérusalem. Salomon fait appel au maître d’œuvre Hiram. Hiram  est cet homme étrange et farouche connaît les secrets de l'art du trait maçonnique, cette science mystérieuse qui a traversé les âges. Ensemble, ils défieront le peuple et la caste des prêtres pour créer un chef-d’œuvre vénéré par les franc-maçons. Nemrod est qualifié de « Grand Maître » dans la maçonnerie. Nemrod est le constructeur de la Tour de Babel, qui défie Dieu, il est en rupture avec les commandements. Pour Nemrod le bien et le mal sont mouvants et déterminés que par l'affect du moment.

Contrairement à Nemrod, Salomon est fidèle et obéit à Dieu. Salomon et son maître architecte Hiram représente la force de la lumière qui dirige l’homme vers la spiritualité vers la perfection qu’il amène à progresser sur le chemin de la conscience. Nemrod représente la force des ténèbres qui ramènent l’homme vers la matérialité et les plaisirs sensoriels, vers la densité de l’inconscience, vers l’immobilité de l’ignorance. Nemrod représente le poids de l’animalité originelle qui retarde la spiritualisation de la matière. Sa volonté doit assouvir les plaisirs égoïstes même si pour cela de créer le chaos, il est dominé par ses instincts. Les deux bâtisseurs Hiram et Nemrod s’affrontent comme l’ombre et la lumière pour modeler la conscience humaine. Ces deux forces opposées fondamentales sont chargées du processus d’évolution.

Hiram et Nemrod sont les deux forces de la  franc-maçonnerie, mais elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. Ces deux forces sont conçues par Dieu pour permettre les erreurs et la souffrance, pour permettre la compréhension qui conduit l’homme à l'évolution jusqu’à l’état de conscience permanent.  Dans Hiram et Nemrod, il n’y a donc ni mal ni bien, mais juste « ordre et chaos » ou  « solve et coagula ». L’initiation maçonnique permet in fine d’effacer toute notion de bien ou de mal car même le chaos est comme considéré régénérateur, et il n’y a donc plus de péché. Albert Beveridge, sénateur américain influent du milieu du 20e siècle avait l’habitude de faire des déclarations telles que celle-ci : « Dieu a fait de nous les maîtres organisateurs du monde pour établir un système où règne le chaos. Il a fait de nous de tels experts gouvernements que nous pourrions diriger un gouvernement parmi des sauvages ou des vieillards séniles. Il a désigné le peuple américain est comme sa nation élue la régénération du monde. C’est la mission divine de l’Amérique. Nous sommes des administrateurs progrès du monde, le gardien de sa juste paix ». Le Démiurge Jéhovah a créé tout ce qui existe, donc aussi le chaos qui est un mal positif.

Source : « Le principe de lucifer » d’Howard Bloom

Source : « Le Grand Œuvre de la franc-maçonnerie » de Daniel Beresniak.

Source : « Les Francs-maçons et le pouvoir » de PIERRAT Emmanuel

  1.  

                              f. L’initiation maçonnique

L’initiation maçonnique est basé sur le principe féminin que je dans décris mon article §1.6: les Nicolaïtes modernes

En effet, afin de devenir nouvel homme, le pouvoir d’intercession féminin est en premier lieu un acte de médiation avec le plan divin quelle que soit l’apparence physique que prenne l’âme de l’initié dans l’ordre de la fidélité d’amour (Béatrice), de la charité chrétienne (Sainte Élisabeth de Hongrie, vénérée en Flandre) ou encore de la christosophie (Sophia). La Sophia est à la fois connaissance de Dieu, le Christ intérieur des mystiques ou Christ féminin et l’Esprit de Vie, une notion chère aux Rose-Croix.  Heredom veut dire en hébreu la « femme d’Edom (l’occident) ». Heredom de Kilwinning est la première loge maçonnique dépositaire du graal maçonnique, le principe féminin applelée "loge 0" ou "loge mère". Hérédom de Kilwinning fut « reconstituée » à Édimbourg le 22 juillet 1750, hasard ou non, le jour de la fête de Marie-Madeleine. 

L'initiation par le principe féminin doit aboutir à une nouvelle ère de paix préparant l'arrivée ou le retour du messie. Cette ère sera comme un retour au paradis terrestre, un matriarcat multi-ethnique et sans frontière où la Nature est "supra-naturelle". Pour cela l'Homme doit être déconstruit, acculturé en utilisant toutes les techniques modernes à sa disposition pour devenir un "homme nouveau" androgyne, non-autoritaire, et égalitaire qui est appelé dans la kabbale "l'Adam Kadmon". Cette ère de paix est appelée "ère du Verseau"par les initiés que j'ai décrite dans mon article :  L'ère du Verseau n'aura pas lieu

Source : « Le secret de Bruges-la-Morte » de Joël Goffin

 

Tag(s) : #Gnose
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